A la fin de la Seconde Guerre mondiale se nouèrent entre le Brésil et les Etats-Unis des liens très étroits. Le monde se réorganisait. Au Brésil, le libéralisme économique se renforce, entraînant l'effacement définitif du "Estado Novo" ("l'Etat Nouveau", expression apparue sous le gouvernement Getúlio Vargas). Le commerce international s'intensifie. C'est l'âge d'or du commerce maritime et la communication amorce son inéluctable révolution mondiale. Gouvêa Vieira participe activement à cette évolution. Le Cabinet prête son assistance à des entreprises étrangères de télégraphie et aux trois plus importantes compagnies de navigation : l'anglaise "Royal Mail", la française "Chargeurs Réunis" et l'italienne "Società Italiana di Navigazione". Le Cabinet est également en charge, à l'époque, des affaires juridiques du port de Rio de Janeiro. L'événement le plus important du Cabinet, dans cette décennie, s'est produit en 1945, lorsque GV a facilité la création de la première banque de capital étranger au Brésil, le Crédit Lyonnais. Cette expérience constitue un modèle qui a été suivi par de nombreuses banques étrangères qui n'étaient pas encore implantées dans le pays, ainsi que pour le développement de celles qui y étaient déjà installées. A partir de ce moment, le Cabinet commence à compter, parmi ses clients, de nombreuses entreprises françaises qui viennent s'établir au Brésil.

En 1952, la "Banco Nacional de Desenvolvimento Econômico" - BNDE (Banque Nationale pour le Développement Economique) est créée pour financer des projets d'infrastructure. Gouvêa Vieira aide à rédiger les statuts et participe à son premier Conseil d'Administration. Visant à accélérer le processus d'industrialisation du pays, le président de la République, Juscelino Kubitschek, déclenche un "plan d'objectifs" dont la devise était "50 ans en 5”. C'est l'époque de l'émergence de I'industrie automobile, de la naissance des industries de base et du développement de la construction civile, GV ayant marqué sa présence dans tous ces secteurs d'activité. Le Cabinet apporte notamment son concours au premier achat d'une compagnie étrangère par une entreprise brésilienne : la "Companhia Brasileira de Petróleo Gulf", filiale de "Gulf Oil Corporation" devient la "Companhia Brasileira de Petróleo Ipiranga", une entreprise de distribution de pétrole.

Au cours de cette décennie, le Brésil, qui présentait des caractéristiques essentiellement rurales, voit son urbanisation s'accélérer. GV travaille de pair avec les industries arrivées dans le pays au début du cycle de substitution des produits d'importation et du transfert de technologie. La loi sur le rapatriement et le transfert des bénéfices, dont l'effet est rétroactif, est approuvée en 1962. Elle établit que tout capital étranger entré dans le pays doit être enregistré. En récupérant, pour ses clients, des documents entrés au Brésil au XIXème siècle, GV a rendu possible la présence d'entreprises étrangères dans le pays. Cette époque a été également marquée par l'implantation de l'industrie moderne du verre, de l'essor des industries du ciment et de la pharmacie, ainsi que par la création des premiers complexes touristiques. En pleine harmonie avec le développement accéléré de cette décennie, le Cabinet est présent dans tous ces domaines, apportant sa collaboration également à la création du complexe pétrochimique de Camaçari, dans l'État de Bahia.

C'est l'époque du "Miracle Économique" au Brésil : le produit intérieur brut fait un bond en progressant de presque 10% par an. Le Brésil devient un pays financièrement très attractif pour le marché d'investissements et les capitaux étrangers affluent. GV suit de près les changements de la politique gouvernementale, élaborant le mécanisme juridique pour les emprunts obtenus à l'étranger, rendant viable le métropolitain, donnant son appui au développement des entreprises d'assurance, modifiant leur fonctionnement selon les lois locales et suggérant de nouvelles solutions. Le Cabinet travaille au financement de grands projets nationaux pour la "Companhia Vale do Rio Doce" (compagnie minière) et pour "Petrobrás" (compagnie pétrolière). GV participe à la mise en place de la législation concernant la concession des droits d'exploitation minière.

Plus que jamais, les entreprises ont besoin d'une assistance juridique. Il était indispensable alors de se restructurer pour faire face à une inflation qui ne cessait de grimper et à des programmes de stabilisation économique impliquant des ruptures de contrats. A l'avant-garde des événements, GVA travaille étroitement avec le marché des capitaux, les banques d'affaires et les agences de courtage et contribue aussi à l'élaboration de la nouvelle loi des sociétés anonymes. Jorge Hilário Gouvêa Vieira, associé du Cabinet, fut d'ailleurs l'un des premiers commissaires à la "Comissão de Valores Mobiliários" - C.V.M. (l'homologue de la C.O.B. française) entre 1977 et 1979 et son deuxième président, entre 1979 et 1981. C'est ainsi que Gouvêa Vieira acquit une compétence étendue dans ce domaine, étant très demandé lorsqu'il s'agissait de traiter des questions de droit bancaire et d'émission de titres d'entreprises brésiliennes. Suivant les traces de la mondialisation, un bureau européen est ouvert à Paris sous la coordination de Maria Isabel Neves Garcia dos Santos Nivault. A la même époque, Antonio Alberto Gouvêa Vieira, associé du Cabinet, est élu, en 1994, président de la Chambre de Commerce France-Brésil et il occupe cette fonction jusqu'à 1997. L'associé Carlos Maximiano Mafra de Laet est nommé membre suppléant de la Cour internationale d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale de Paris. Depuis sa création, GVA met ses associés à la disposition du milieu universitaire. Ils prennent également part à l'administration d'entreprises privées et participent à des actions gouvernementales.